La municipalité de Bourg-la-Reine veut-elle servir l’écologie ou les intérêts de Monsieur Bolloré ?

Début juin, vous avez dû recevoir le journal « ma ville au 21e siècle ». Ce média diffuse, en masse, les « magnifiques » actions de la majorité municipale… au frais du contribuable, bien évidement. Justement, intéressons-nous, à l’article intitulé « Autolib’ à Bourg-la-Reine ».

Que constatons-nous ?

En 1ère page, nous pouvons lire une « belle » et « généreuse » vision de l’écologie du conseil municipal Réginaburgien. Une vision absolument déterminante de « l’agenda 21 ».
Sauf que la réalité semble bien différente de ce que le marketing évangéliste « vert » affirme avec aplomb.

En effet, plusieurs points sont inquiétants :

1) D’une, les coûts pour la ville – de cette opération commerciale – ne sont pas exposés dans l’article.

2) D’autre part, l’ouverture des stations Autolib’ semble contre-productive

3) Enfin, qu’en est-il de l’évaluation du déficit de la société Autolib’, dont une partie serait payée par le contribuable ?

     1) Des coûts, toujours des coûts :

Tout d’abord, pour financer 3 stations Autolib’, de 6 voitures chacune, la municipalité doit investir près de 180 000€.
Les redevances d’occupation du domaine public devraient, quant à eux, rapporter, sur 10 ans, près de 150 000 €. A ce chiffre, il faut soustraire le manque à gagner des recettes de stationnement habituel. A la fin du compte, on peut envisager des pertes d’au moins 10 000€ par station, sur 10 ans.

     2) Les Autolib’ à Bourg-la-Reine, une avancée, vraiment ?

Entre 2015 et 2017, la commune de Bourg-la-Reine est passée d’une à trois stations Autolib’. Leur fréquentation laisse douter de l’utilité. En effet, en 2015, le nombre d’aller-retour, par voiture, était de 1,67 (pour une station existante).[1] En 2017, ce chiffre a baissé, à 1,48 par voiture (pour trois stations).[2] Ainsi, la logique aurait voulu que le nombre d’allers-retours progresse avec l’augmentation des stations. Il n’en est rien. Vraisemblablement, cela signifie que les conducteurs d’Autolib’ utilisent ce service pour n’effectuer qu’un trajet – probablement celui du domicile-travail. Par voie de conséquence, les citoyens ne délaissent pas leur voiture personnelle pour les trajets courts. En revanche, ils délaissent les transports en commun pour effectuer leur trajet vers leur lieu de travail.

               L’intérêt écologique tant clamé – celui d’augmenter le nombre de stations Autolib’ – est donc clairement à remettre en cause.

Les principaux objectifs du dispositif Autolib sont de :
– permettre des déplacements difficilement réalisables en raison de l’horaire, des ruptures de charge, du chargement de l’usager ou encore du lieu de destination,
– réduire l’utilisation du véhicule personnel, voire sa suppression,
– permettre au plus grand nombre d’accéder à un véhicule individuel lorsque cela reste indispensable,
– réduire les kilomètres parcourus, les nuisances liées à l’automobile en ville, la pression sur le stationnement en milieu urbain, et permettre un meilleur partage de l’espace public,
– réduire le budget des ménages consacré aux transports.

               Ainsi, l’impact sur le réchauffement climatique est insignifiant voire nul !

Les Réginaburgiens ont-ils supprimé un de leurs véhicules ? Y a-t-il moins de voitures thermiques, circulant ou traversant Bourg-la-Reine ? En toute hypothèse, non.
Concrètement, si ce service était une avancée contre le réchauffement climatique, il serait normal – pour l’intérêt général – que la puissance publique intervienne financièrement dans le développement d’Autolib’.
Mais, si ce n’est pas le cas…

     3) La municipalité souhaite combler les déficits de Monsieur Vincent Bolloré ?

Ce qui semble motiver un tel article, dans ledit journal, au-delà de la propagande municipale, c’est le déficit actuel de la société Autolib’ de Vincent Bolloré. Il suffit d’énumérer les dernières coups d’éclat du milliardaire : loin d’être un philanthrope, adepte de la controverse et de la polémique… L’une de ses dernières acquisitions, Canal+, est en plein désarroi.

 


[1] Le journal établi à 600, le nombre de départs et arrivées par mois (soit 300 allers-retours). Nous ne remettons pas en cause ce chiffre, sauf que celui-ci ne concerne qu’une seule station de 6 véhicules.
Donc, recalculons : 300/30 = 10 allers-retours/jour pour 6 voitures, soit une moyenne de 1,67 par voiture…

[2] 1600 départs et arrivées par mois (800 allers-retours) pour 18 véhicules. La moyenne journalière étant donc de : 800/30 = 27 allers-retours/jour, soit 1,48 par voiture.