Déclaration du groupe Front de gauche et Citoyen

Conseil du territoire du 11 juillet 2017

Au 1er janvier 2016, la Métropole du Grand Paris et les 12 territoires qui la composent ont été créés sans concertation avec les habitants et les élus. Ces réformes de nos institutions locales mêlent, dans un même mouvement, diminution de la dépense publique locale, affaiblissement de la démocratie locale et créent une concurrence entre territoires. La réorganisation du service emploi territorial en est l’illustration.

Depuis plusieurs mois, nous vous avons fait connaître notre désaccord sur le fond de ce projet qui prévoit la suppression de nombreuses antennes de missions locales dans nos villes. D’après les quelques informations que nous avons pu avoir, deux antennes seraient maintenues à Antony et Bagneux et des permanences seraient organisées « en fonction des besoins des communes » dans les 9 autres villes. Nous n’avons à ce jour aucune visibilité sur le contenu et la fréquence des permanences.

La mission locale Archimède a accompagné, en 2016, 2 219 jeunes, avec 895 entrées en emploi, 103 entrées en alternance et 262 entrées en formation, soit un taux de sorties positives de 57 %. Ce bilan est le résultat du travail de l’ensemble des agents qu’il convient de saluer. Tout en les accompagnant dans leur avenir, ces missions aident aussi les jeunes à trouver un hébergement, à accéder à leurs droits en termes de santé, de mobilité, etc. Votre nouveau projet ne prévoit plus ce suivi complet adapté aux 16-25 ans. Nous continuons à penser que l’accompagnement des jeunes requiert une approche spécifique différente de celle des adultes.

La méthode que vous avez initiée de mettre en place un groupement d’intérêt public sans davantage d’information sur le contenu du projet est tout à fait contestable. Les élus n’ont pas été concertés sur le projet.

Aucune note préalable n’a été communiquée aux maires ou aux conseillers territoriaux. Les directions des missions locales de Châtillon-Montrouge et Archimède ont proposé un projet alternatif à peine examiné et non débattu. Le contenu de la politique publique prévue reste donc très flou Le seul objectif clair semble être de faire des économies, ce qui est un peu court…

En outre, vous demandez aujourd’hui aux élus de voter en faveur d’une forme juridique nouvelle sans que nous ayons les moyens d’apprécier vraiment ni les avantages d’un GIP par rapport à une association, ni, surtout, les tenants ni les aboutissants d’une telle proposition.

Pour toutes ces raisons, les élus du Front de gauche refusent de participer à cette suppression de l’organisation actuelle du service public pour les jeunes, suppression dont les conséquences sociales risquent d’être très importantes et se répercuteront immanquablement sur les services municipaux (CCAS, services jeunesse, etc.).

Dans un esprit constructif, nous proposons les amendements suivants au projet de délibération proposé:

– parmi les membres de droit représentant de VSGP nous souhaitons qu’il y ait Marie Hélène Amiable en titulaire/Jacqueline Belhomme en suppléante ;

– parmi les membres associés, il convient nécessairement d’ajouter des représentants de structures tournées vers l’insertion et accompagnement des jeunes, par exemple l’école de la 2e chance, Arpège… afin d’équilibrer la représentation actuelle du patronat via la CCI, la chambre des métiers, le Medef et la CGPME, dont la présence est avidement utile, et donc légitime.